De nombreuses légendes ont été tissées autour de l’horloger originaire de Nuremberg Peter Henlein (autour de 1485-1542) et l’invention de la montre de poche. Qu’en est-il de cette légende ?

Les sources relatives à Peter Henlein et à son « œuf de Nuremberg » sont très rares. Dans un livre datant de 1512, on peut lire à propos de Petrus Hele : « il réalise des montres comportant beaucoup de roues qui, même lorsqu’on les retourne, indiquent et sonnent sans aucun poids quarante heures même lorsqu’on les porte à la poitrine ou dans un sac ». Un autre texte mentionne Henlein comme « presque l’un des premiers à avoir inventé ces petites montres (...) ».

Peter Henlein et sa famille furent également impliqués dans des procès. Un bon sujet donc pour écrivains et scénaristes. Walter Harlan écrivit en 1913 la pièce de théâtre « L’œuf de Nuremberg » qui fut portée à l’écran par son fils Veit en 1938 sous le titre « Le cœur immortel ». Harlan présente la ville de Nuremberg au début du 16ème siècle comme le centre du monde. C’est ici que sont fabriquées la première mappemonde et la première montre portable avec en toile de fond des événements tragiques.

Et pourtant nul ne connaît la date de naissance de Peter Henlein et il est permis de douter que les montres portables de Henlein aient véritablement été les premières. Le degré de popularité de Henlein est néanmoins resté intact et la paternité des montres de poche continue de passionner les gens.

Qui plus est, les premières montres portables ne présentaient pratiquement aucune nouveauté technique. Aussi bien le ressort en acier entraînant le mouvement que le balancier oscillant existaient déjà dans les horloges de table de la fin du 15ème siècle. Seule la taille réduite du mécanisme était nouvelle. L’histoire de l’invention de la montre portable par Peter Henlein s’est néanmoins gravée dans notre mémoire collective.