Presque tous ceux qui avancent ici à travers la neige travaillent pour l’industrie horlogère. Ils fabriquent à domicile des pièces d’horlogerie qu’ils livrent le dimanche après la messe. Malgré le froid et les bourrasques, le long chemin jusqu’à la ville leur offre une occasion joyeuse de s’extraire du quotidien des fermes isolées. L’illustration donne aux lecteurs une idée de la vie hivernale dans les campagnes de Forêt-Noire à la fin du XIXe siècle. L’article qui l’accompagne indique :
« Les chemins sont enneigés, on peine à chaque pas et on s’enfonce parfois jusqu’au milieu du corps dans la neige glaciale. Il serait impossible de s’orienter si l’on n’avait en début d’hiver marqué les petits chemins de campagne de piquets et de perches permettant de les repérer. Pour arriver à l’heure à l’église, les fidèles doivent partir avant l’aube affronter ce désert glacé. »
Fidèles se rendant à la messe l’hiver en Forêt-Noire, dessin de Gustav Heine, paru dans la revue hebdomadaire « Das Buch für alle » (numéro 11/1896).