« Kiss-Kiss ne réveille que celui qui doit se lever ! » C’est avec ce slogan que la fabrique horlogère Mauthe à Schwennigen avait entrepris de vendre sa nouvelle invention : un réveil intégré à un petit coussin, dont les heureux propriétaires pouvaient dès le saut du lit savourer l’idée qu’ils avaient fait une bonne action. En l’occurrence, éviter de priver leur conjoint de précieuses minutes de sommeil.
La Kiss-Kiss devait sauver de la crise l’entreprise déjà fragilisée. Mais le réveil fit un flop. La garniture en tissu ne pouvant être dissociée du boîtier, il était impossible de la laver, et ce à des prix allant de 60 et 100 Deutsche Mark. Pour les ménagères souabes, réputées allier sens de l’hygiène et de l’économie, pas question de mettre cette chose dans un lit.
Le réveil se transforma en rossignol, et Mauthe fit faillite. La presse parla d’un « double baiser aux conséquences fatales ». L’échec de la Kiss-Kiss porta le coup de grâce à la troisième fabrique horlogère d’Allemagne.
Réveil Kiss-Kiss, Mauthe, Schwenningen, vers 1974, Inv. 12-4014