Le spiral, ce ressort très fin caché au cœur du mécanisme, est si discret qu’il passerait facilement inaperçu. Il n’en est pas moins indispensable au fonctionnement d’un mécanisme horloger. Sans spiral, ce réveille-matin ne fonctionnerait pas.
Et cela, visiblement, Johann Burianek, chauffeur à l’entreprise d’État Secura-Mechanik de Berlin-Est, le savait. En tant que membre du « groupe de combat contre l’inhumanité », il s’était engagé à « lutter contre le communisme partout où il existait ». Lorsqu’au début des années 1950, il eut vent d’une livraison de marchandises occidentales, il fit signe à la police de Berlin-Ouest. Les autorités purent ainsi saisir 5000 spiraux, et la production de réveils du VEB Secura dut être interrompue pendant un mois.
Parfois, il suffit d’un minuscule détail pour enrayer une énorme mécanique.
Réveil mécanique à cloche, VEB Secura, Berlin, vers 1950, Inv. 2015-017