En 2010, une horloge à coucou ornée d’une tête de mort, de grenades et de fusils d’assaut, œuvre de l’artiste contemporain basé à Offenbourg Stefan Strumbel, déclenchait un tollé. Ses détracteurs lui reprochaient de faire l’apologie de la violence. Pourtant, nombre d’horloges traditionnelles de la Forêt-Noire représentant des animaux morts n’évoquent pas elles non plus des attitudes totalement pacifiques.
De plus, le décor guerrier qu’arbore le coucou de Strumbel n’est pas vraiment une innovation : dans l’Allemagne impériale, les horloges qui glorifiaient la victoire contre la France en 1870 étaient fort appréciées. Sur celle qui est présentée ici, on voit ressortir en lieu et place des traditionnels trophées de chasse un tambour, un canon, un clairon, un pistolet et une poire à poudre devant deux drapeaux croisés. Le blason de Bade couronne fièrement l’ensemble, et un riche décor de feuilles de chêne vient encore souligner une symbolique déjà omniprésente.
Alors, qui dit que des emblèmes de guerre et de dévastation ne peuvent pas faire partie du décor d’un intérieur douillet ?
Horloge à coucou avec motifs militaires commémorant la guerre franco-allemande de 1870, usine F. I. Wehrle, Forêt-Noire, vers 1870, Inv. 2015-075